Rabat: Un patrimoine en péril
La ville de Rabat est un modèle d'urbanisme moderne du vingtième siècle. Elle a été conçue selon un tracée ingénieux alliant la rigueur fonctionnelle à la mise en valeur du patrimoine. Elle rassemble des édifices, parmi les plus beaux exemples d'une écriture architecturale unique au monde, résultat de l'utilisation intelligente d'un vocabulaire architectural, méticuleusement répertorié à travers tout l'occident arabo-muslaman par des architectes de génie.
Malheureusement, au fil des ans, le citoyen de Rabat et les amoureux de ses chefs d'oeuvres architecturaux assistent, impuissants, à la destruction de ce patrimoine par l'action imperturbable des spéculateurs et sous l'oeil insensible de tous les responsables des affaires de la ville et du Ministère de la Culture, le premier "gardien du temple" du patrimoine.
Le plan d'aménagement de la ville de Rabat définit pourtant l'ensemble de l'intra-muros Almohade comme une zone de sauvegarde dans laquelle toute transformation ou démolition et même toute nouvelle construction sont soumises à une procédure impliquant tous les départements locaux et centraux concernés.
On a vu dénaturer certains édifices, notamment des bâtiments publics, démolir d'autres et laissé le reste dans un état de délabrement qui ne présage rien de bon pour ce patrimoine partagé qui peut, et doit être considéré comme patrimoine national, au même titre que l'architecture Almohade, Sadienne ou Alaouite.
Le dernier acte en date de ce "génocide patrimonial" en cours est la démolition d'un édifice situé sur la Place de l'Unité Africaine. Il représentait, avec un autre situé non loin sur la Place du Golan et qui a été totalement dénaturé par une surélévation inappropriée, deux des édifices les plus représentatifs d'une architecture domestique privée de style art déco à Rabat.
J'ai été d'autant plus choqué par ce gâchis que je reviens d'un long voyage dans le nouveau monde, là où le patrimoine est apprécié à sa juste valeur. J'ai eu à me rendre compte de l'état de désolation de la Nouvelle-Orléans après l'ouragan Katrina qui, malgré sa puissance dévastatrice, n'a pas entamé l'attachement de sa population à l'âme de la ville qui est incarnée par son architecture, par son urbanité, par sa joie de vivre.
Le patrimoine est une composante à part entière du développement durable en ce sens que sa préservation assure un sentiment d’appartenance à une culture, à une civilisation ; et ce n’est pas une denrée renouvelable. Il est totalement irresponsable, vis-à-vis de nous-mêmes et des générations marocaines futures, de croire que nous en avons suffisamment et que nous pouvons en consommer à loisir comme nous le faisons pour notre eau, nos forêts et nos ressources naturelles.
Malheureusement, au fil des ans, le citoyen de Rabat et les amoureux de ses chefs d'oeuvres architecturaux assistent, impuissants, à la destruction de ce patrimoine par l'action imperturbable des spéculateurs et sous l'oeil insensible de tous les responsables des affaires de la ville et du Ministère de la Culture, le premier "gardien du temple" du patrimoine.
Le plan d'aménagement de la ville de Rabat définit pourtant l'ensemble de l'intra-muros Almohade comme une zone de sauvegarde dans laquelle toute transformation ou démolition et même toute nouvelle construction sont soumises à une procédure impliquant tous les départements locaux et centraux concernés.
On a vu dénaturer certains édifices, notamment des bâtiments publics, démolir d'autres et laissé le reste dans un état de délabrement qui ne présage rien de bon pour ce patrimoine partagé qui peut, et doit être considéré comme patrimoine national, au même titre que l'architecture Almohade, Sadienne ou Alaouite.
Le dernier acte en date de ce "génocide patrimonial" en cours est la démolition d'un édifice situé sur la Place de l'Unité Africaine. Il représentait, avec un autre situé non loin sur la Place du Golan et qui a été totalement dénaturé par une surélévation inappropriée, deux des édifices les plus représentatifs d'une architecture domestique privée de style art déco à Rabat.
J'ai été d'autant plus choqué par ce gâchis que je reviens d'un long voyage dans le nouveau monde, là où le patrimoine est apprécié à sa juste valeur. J'ai eu à me rendre compte de l'état de désolation de la Nouvelle-Orléans après l'ouragan Katrina qui, malgré sa puissance dévastatrice, n'a pas entamé l'attachement de sa population à l'âme de la ville qui est incarnée par son architecture, par son urbanité, par sa joie de vivre.
Le patrimoine est une composante à part entière du développement durable en ce sens que sa préservation assure un sentiment d’appartenance à une culture, à une civilisation ; et ce n’est pas une denrée renouvelable. Il est totalement irresponsable, vis-à-vis de nous-mêmes et des générations marocaines futures, de croire que nous en avons suffisamment et que nous pouvons en consommer à loisir comme nous le faisons pour notre eau, nos forêts et nos ressources naturelles.
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