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Ville Urbanisme Maroc

Le projet urbain

18 Mars 2006, 08:47am

Publié par Mohammed EL MALTI

Le projet urbain

La concertation et l’opérationnalité

    Le « projet urbain » inspire la dynamique d’une idée, d’un dessein et d’une projection dans l’espace et dans le temps. Il « ne produit pas des modèles mais des méthodes ouvertes stratégiquement à un faisceau de disciplines capables d’intégrer la compléxité contemporaine ». Il se situe entre l’urbanisme qui réglemente et normalise l’espace et l’architecture qui répond à une question unique, précise et circonscrite. Il ne saurait cependant se substituer à la planification urbaine qui traite des territoires sous des aspects et à des échelles spatiales et temporelles différentes.
    C’est un cadre de pensée et d’action visant à « rapprocher l’urbain de la ville », de la cité, c’est à dire du citoyen et à exprimer de façon volontariste l’urbanité d’une ville. C’est également un levier de développement économique, social et de mise à niveau urbaine. Il se traduit par des actions concrètes ayant un impact direct et visible sur la ville et sur le citadin. Il peut prendre la forme d’un embellissement, d’une régénération urbaine et de toutes les thérapies en « re », du renforcement de centralité, d’aménagement d’espaces ouverts (place, parc, etc.), nouveaux quartiers, de création ou de développement de services municipaux.

    C’est un projet politique exprimant la volonté des élus locaux de promouvoir le patrimoine urbain au profit de leurs électeurs. C’est ensuite un projet social exprimant l’adhésion des habitants directement ou par le biais des organisations de la société civile. C’est aussi un projet économique permettant la création de richesses et générant une dynamique d’intégration de l’homme et de ses activités. C’est enfin un projet technique faisant appel à une maîtrise d’oeuvre multidisciplinaire à même d’amener la vie à l’espace du projet et le plaisir de vivre la ville par le citadin.
   
    On peut remonter dans l’histoire récente jusqu’au Baron Haussman et les grands travaux parisiens et retrouver les précurseurs du « projet urbain ». Plus proches de nous, les architectes de Lyautey, Henri Prost, Jean Claude Nicolas le Forestier et les autres ont mené leur action plus en terme de projets urbains que de projections spatiales et ont parfaitement intégré les notions du nouveau à promouvoir et de l’ancien à préserver et à restaurer. De tout temps, les gouvernants des cités ont été confrontés à leur reconstruction ou à leur réhabilitation pour les adapter aux exigences en perpétuel changement de leurs habitants et du contexte économique et social.

    Aujourd’hui, toutes les grandes métropoles constituées du Monde et toutes les villes émergentes sont portées par des projets urbains de tailles variées destinés à réhabiliter le « génie des lieux », souvent sacrifié à la société de consommation et à la globalisation culturelle, ou à construire une image à même de leur permettre d’entrer dans une compétitivité des territoires à l’échelle planétaire.

    Tous ces projets se rejoignent dans une prise de conscience par les États concernés du fait que le future de la ville, considérée par tous comme le principal levier du développement à venir, ainsi que celui de la civilisation urbaine passaient par un investissement volontaire et stratégique dans l’amélioration de la qualité de la vie dans la cité et dans la régénérescence de l’urbanité.

    Le projet urbain est un projet opérationnel dont la réalisation doit s’inscrire dans le court terme. Il doit faire l’objet d’un montage financier précisant les partenaires politiques, économiques et sociaux, sachant que, quel que soit son niveau de participation au coût du projet et à sa genèse, l’appui de la collectivité territoriale est une condition « sine qua non » de sa réussite. Cela doit également être un projet concerté, aussi bien au niveau de son contenu que de sa forme, notamment avec les utilisateurs et les opérateurs économiques, car il doit répondre à des besoins réels. C’est en quelque sorte un urbanisme « à la carte » pour des exploitants préalablement définis et identifiés. Le projet urbain peut, par ailleurs, constituer un levier opérationnel efficace pour la mise en oeuvre d’une politique de la ville.

    Les expériences de tous les grands projets urbains à travers le monde ont sollicité une large participation de l’État. Mais elles ont également impliqué une participation de la part des collectivités et surtout de la part des investisseurs privés soit dans le cadre d’une contribution au coût de l’urbanisation ou dans le cadre d’un montage de projets commerciaux.

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M
Bonjour LoulaDésolé de réagir avec autant de retard, je me suis volontairement éclipsé de mon blog pour le laisser vivre et mûrir. Tu as bien lu mûrir.Je suppose que tu es entrée sur mon blog via mon vieil ami Mohammed Laroussi avec qui j'ai partagé beaucoup de bonnes choses, dans une autre vie comme il le dit. Moi aussi j'ai découvert le tien par ce biais, je suis d'ailleurs en train d'écrire en écoutant la super musique que tu nous offre.Merci pour ton commentaire. Tu as raison, la ville est par essence un lieu de service. C'est le minimum qu'elle puisse offrir autrement ce ne serait plus une ville. C'est dire tout le chemin qui nous reste à parcourir pour faire de nos magma urbains des villes ou il fait bon vivre.
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L
message envoyé avant la conclusion:-)<br /> Les banlieues dortoir nord-américaines où l'accès aux services et biens ne sont possibles qu'en possédant une auto.  <br /> Mes villes préférées lorsqu'il s'agit d'accès aux services sont New York, Montréal.  <br /> Sois le bienvenu sur la blogoma.<br /> Cordialement
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L
Bonjour,<br /> Il est des villes où il est qu'agréable de vivre que d'autres où le citoyen non seulement  a accès à des services, mais aussi à des biens.<br /> Il est d'autres villes où rien n'est à la disposition du citoyen.  Un exemple?  Les banlieues dortoir nord-américaines où l'accès aux services et biens ne sont possibles
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